Actualité des sapeurs-pompiers
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Du rap pour mettre fin au chaos du 118
Proposé par : admin Le 14/10/2007 Ã 14:20
Exaspérés par d'innombrables appels du public, qui confond le numéro d'urgence du feu (118) avec celui du service des renseignements téléphoniques, les pompiers genevois ont réalisé un clip vidéo. Le succès dépasse toutes les attentes.
En début d'année, l'historique 111 (informations), avait été remplacé par des numéros commençant par le 18.
Jusqu'à vingt appels par jour – sur quelque 35 coups de fil – sont le
fruit d'une erreur. Les usagers confondent le numéro du 118 avec les
services de l'annuaire téléphonique. Plutôt que de signaler un incendie
ou une inondation, ils s'enquièrent du numéro de téléphone de monsieur
Dupont ou de la pizzeria de leur quartier, par exemple.
«Cela ne peut plus durer, nous ne pouvons plus aller de l'avant
ainsi!», se sont insurgés les hommes du feu, dont les nerfs étaient à
fleur de peau suite à ce fâcheux amalgame.
Préoccupés par cette surcharge de leur ligne, qui pourrait, le cas
échéant, compromettre le bon déroulement d'une intervention, les
pompiers de Genève, de concert avec leurs collègues lausannois et
neuchâtelois, ont décidé d'agir.
Humour et originalité C'est ainsi qu'est née une idée inédite: réaliser un clip vidéo dont
les maîtres mots sont l'humour et l'originalité, soit un court métrage
de trois minutes trente qui s'intitule: «118 Projec't».
Trois minutes trente sur fond musical aux rythmes du rap, durant
lesquelles les pompiers exposent leurs déboires téléphoniques et
rappellent de manière récurrente la différence entre les numéros 111 et
118, de même que l'existence de deux autres numéros, à savoir le 117
pour la police et le 144 pour le service des ambulances.
Le rythme entraînant, le texte incisif et la rime efficace ont
visiblement séduit jeunes et vieux, puisque le clip a été visionné plus
de 100'000 fois depuis sa sortie en septembre dernier.
Dépaysement numérique La confusion téléphonique qui a embourbé le 118 avait débuté en
décembre 2006 et trouve son origine dans la décision du gouvernement de
désactiver le numéro des renseignements téléphoniques en vigueur jusque
là, le célèbre 111.
La libre concurrence qui régit le secteur des télécommunications permet
désormais à plusieurs prestataires d'exploiter un tel service
d'information par un numéro commençant pas le chiffre 18.
A en croire les propos que tiennent les sapeurs-pompiers dans les
refrains chantés et dansés dans «118 Projec't», les usagers pas plus
que les pompiers eux-mêmes n'auraient été correctement avertis de ce
changement par l'Office fédéral de la communication (OFCOM).
«Face à ce déluge d'appels, j'ai décidé de promouvoir notre numéro
d'urgence et de sensibiliser la population de façon humoristique mais
éducative», explique le chef des sapeurs-pompiers de Genève, Raymond
Wicky.
Des amateurs très professionnels«Nous avons la chance de compter parmi nous plusieurs jeunes qui
consacrent une partie de leur temps libre au rap. J'ai donc lancé
l'idée du clip, à l'occasion de notre réunion annuelle de la Sainte
Barbe, notre patronne. Et, c'est ainsi que le projet à rapidement pris
forme», se réjouit le Genevois.
Sans attendre, un groupe de sapeurs-pompiers s'est spontanément lancé
dans l'exercice de l'écriture des paroles, de la composition musicale,
du scénario ainsi que de la chorégraphie. Le tout à pu être réalisé
dans le studio d'enregistrement d'un ex-collègue pompier.
Message fort «Si nous nous étions contentés de poser le problème dans le cadre d'une
banale conférence de presse, jamais nous n'aurions reçu un tel écho à
nos propos», souligne Raymond Wicky avec satisfaction.
Si le message emballe le public, il est cependant encore trop tôt pour
quantifier sa portée: «Nous espérons maintenant que les jeunes sauront
aussi convaincre leurs parents. Mais, pour l'heure il est encore trop
tôt pour tirer un bilan de l'exercice».
Seul l'avenir dira si le sympathique message musical suffira à corriger
les mauvais réflexes ou si, au contraire, des mesures plus incisives
s'avéreront nécessaires pour bouleverser les habitudes.
Berne riposte «Nous connaissons bien le problème du 118. Lors d'une rencontre entre
représentants de l'OFCOM et des pompiers en janvier dernier, diverses
mesures avaient été décidées afin d'améliorer la situation, telles que
le filtrage technique des appels et l'amélioration du message
automatique destiné à ceux qui composent encore par erreur le numéro
111», explique la porte-parole de l'OFCOM, Caroline Sauser.
«Mais, leur concrétisation ne dépend pas de nous. Elle doit être
coordonnée entre les opérateurs téléphoniques et le propriétaire du
118, à savoir la Coordination suisse des sapeurs-pompiers», ajoute
encore la porte-parole.
Caroline Sauser, qui reconnaît que les désagréments qui découlent de
cette situation pour l'ensemble des centrales d'alarme ont été
nombreux, tient néanmoins à rappeler que les chiffres doivent être
replacés dans leur contexte.
«Les services d'information reçoivent des millions d'appels par année.
Même en retenant un taux d'erreur de 1%, il faut souligner que la
grande majorité des numéros sont néanmoins composés correctement»,
insiste la spécialiste.
Un 112 à l'horizon Hormis les exigences imposées par la libre concurrence, la
redistribution des numéros d'urgence est aussi la conséquence d'une
standardisation européenne des centrales d'alarme.
A terme, les autorités suisses visent l'introduction d'un chiffre
unique, le 112, comme à l'étranger. Les appels pourront ensuite être
ensuite redirigés sur les services de la police, des sapeurs-pompiers
ou du service des ambulances.
«Dans certaines régions de Suisse, c'est déjà chose faite. Mais,
puisqu'il s'agit d'une compétence cantonale, la situation varie
précisément d'un canton à l'autre et il faudra sans doute patienter
encore avant de voir cet objectif réalisé à l'échelle nationale»,
précise encore Caroline Sauser.
Bref, rien d'un tel que l'écoute d'un bon clip pour patienter jusque là.
Source : Swissinfo, Andrea ClementiDu rap pour mettre fin au chaos du 118
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