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Cent trente sapeurs-pompiers volontaires manquent à l'appel dans le canton, selon une étude mandatée par l'Etablissement cantonal d'assurance et de prévention. Les communes devront pallier ce déficit en hommes.
Un rapport commandé par l'Etablissement cantonal d'assurance et de prévention (Ecap) révèle que les effectifs des corps de sapeurs-pompiers (CSP) sont en baisse. «En 1996, le canton comptait près de 4000 volontaires», estime Claude Gaberel, chef du Service cantonal de la sécurité civile et militaire, à Couvet. Les effectifs tournent à présent aux alentours de 1580, plus les 80 professionnels des deux Services d'incendie et de secours (SIS). «Cela fait 61% d'effectifs en moins en treize ans, mais compensé par un perfectionnement des hommes et du matériel», précise Claude Gaberel.
Cette diminution des volontaires s'expliquerait par plusieurs facteurs. L'obligation de payer la taxe a été abolie en 1996, bien qu'elle soit toujours en vigueur dans certaines communes. Cette suppression pourrait expliquer le manque de bras constaté par l'étude. «Avant, on s'engageait pour ne pas payer la taxe et on y restait par intérêt», constate Laurent Memminger, directeur de l'Ecap. Il poursuit: «Nous constatons que les jeunes ont des réticences à s'engager. Peut-être par méconnaissance, car ceux qui y sont y restent.»
Autres facteurs de désaffection, l'exigence grandissante à l'égard des volontaires, auxquels il est demandé de suivre des cours de perfectionnement. Un surplus d'engagement que redoutent certains.
Des regroupements des CSP a également découlé une diminution des effectifs, tous ne souhaitant pas s'engager auprès d'autres communes que la leur.
L'enquête d'Armand Gremaud, ancien commandant du centre de secours du Val-de-Ruz et expert préventionniste à la retraite, s'est aussi penchée sur l'approvisionnement en eau. Une harmonisation cantonale des plaquettes des bornes hydrantes est prévue. Elle permettra une meilleure connaissance de la pression à disposition en cas d'intervention sur un site. Certaines communes planchaient sur la question depuis plusieurs mois et ont déjà mis aux normes leurs plaquettes.
L'étude a également souligné le déficit en véhicules tracteurs dont souffraient des CSP de modeste dimension. Pour pallier ce manque, l'Ecap proposera, pour l'achat de matériel, un taux de subventions «privilégié» dépassant les 50%.
Cette recherche portait sur les 13 regroupements cantonaux. Elle a été présentée aux commandants des CSP le 10 mars, avant d'être transmise aux autorités politiques. Les conclusions de cette enquête devront encore être avalisées par les principaux intéressés et nécessiteront des ajustements de commune en commune. / CBX
Les regroupements sont redoutés par certains et salués par d'autres. Des facteurs divers entrent en ligne de compte d'une commune à l'autre. Le rapprochement des corps de sapeurs-pompiers de Gorgier-Chez-le-Bart et Saint-Aubin-Sauges est intervenu en 1998, formant ainsi le premier syndicat du feu du canton. Ils ont été rejoints par Vaumarcus en 2001. Des motifs financiers étaient notamment à l'origine de cette fusion. «Il était dommage que chaque corps de village achète des véhicules et du matériel à double», souligne Grégory Loertscher, commandant ad intérim de la Béroche. Et d'ajouter: «A tous les niveaux, cela a été positif, aussi bien concernant la formation, les interventions qu'au niveau de l'entente. Nous sommes une grande famille.»
Autre son de cloche aux Planchettes, où la taxe est encore obligatoire. «Nous rallier au SIS coûterait plus cher à notre commune. En plus, si nous annonçons aux volontaires qu'ils auront plus de cours à suivre, cela risque de les faire fuir», estime le commandant, Christophe Calame, qui ne compte pas de porteurs d'appareil respiratoire dans ses troupes. «Pour l'instant, nous sommes hors la loi», reconnaît-il. Il précise toutefois: «Nous comptons 26 pompiers pour 230 habitants. La Chaux-de-Fonds, une centaine pour 36 000 habitants.» / cbx
Pour faire partie d’un corps de sapeurs-pompiers, un cours de base sur deux ans est obligatoire. Il se suit à Couvet, au Service cantonal de la sécurité civile et militaire. Des cours de perfectionnement sont aussi ouverts à ceux qui désirent poursuivre leur formation. / cbx
Claude Gaberel, chef du Service cantonal de la sécurité civile et militaire, à Couvet, constate une diminution de l’engagement civique de la population. «On ne va plus à l’église, aux sapeurs-pompiers ou voter.» / cbx
Neuchâtel : Le manque de sapeurs-pompiers volontaires touche tout le canton
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