Actualité des sapeurs-pompiers
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Le pompier vaudois n’a pas de cagoule, il sent le danger avec les oreilles
Proposé par : admin Le 18/01/2007 Ã 00:05
Immortalisée en clip par les pompiers de Cointrin, la cagoule ne fait pas l’unanimité.
Lieutenant dans un corps de pompiers vaudois, Sandrine a souri devant
le clip Fous ta cagoule de ses collègues du Service de sécurité de
l'aéroport. Singeant le rap de Michael Youn, les pompiers de Cointrin
ont dansé, la cagoule enfoncée à fond, sur leur avion d'exercice, sur
Titan le véhicule d'intervention et dans la salle de gym. Mises sur le
net, ces cinq minutes de délire n'ont pas plu au conseiller d'Etat
François Longchamp, qui préside le conseil d'administration de
l'aéroport.
L’uniforme des pompiers lausannois, introduit en 2005, n’inclut pas la cagoule. / FLORIAN CELLA Au-delà de ses indéniables qualités comiques, la
coiffe ignifugée n'a pas que des avantages. «Elle ne fait pas partie de
l'équipement fourni par l'ECA (Etablissement cantonal d'assurance,
n.d.l.r.)», indique notre interlocutrice. Cette protection a pour
inconvénient de couvrir les oreilles qui sont le meilleur indicateur de
chaleur dans le feu de l'action. «Lorsque les lobes commencent à
brûler, il est temps de se retirer», explique-t-elle.
Téméraires,
les soldats du feu genevois? En fait, ils forment un corps
professionnel particulier confronté à des incendies d'aéronefs. «Nos
hommes sont très entraînés, également dans leur capacité à évaluer le
danger», indique leur commandant Luc Amiguet. «Un feu de kérosène peut
atteindre 800 degrés en 45 secondes. Il convient d'intervenir très
vite, de juguler le sinistre afin d'extraire les passagers».
«Nous
utilisons exactement les mêmes tenues de protection que nos collègues
de Lausanne ou de la ville de Genève, mais la cagoule est un moyen
supplémentaire, adapté à nos missions, poursuit Luc Amiguet. Ces tenues
sont d'extraordinaires instruments de travail, même si la surprotection
peut amener des hommes à trop s'exposer.»
Un risque que confirme
le capitaine Serge Bailly, chef de Secours Incendie à Lausanne. «Dans
des interventions en milieu confiné, comme des feux de cave, un pompier
très protégé évalue mal la chaleur. Lorsqu'il la sent, la température
dans sa tenue est déjà telle qu'il doit se retirer et enlever ses
vêtements. S'il n'est pas déjà trop tard». Les pros lausannois, comme
les autres corps vaudois, n'utilisent pas la cagoule. «Elle pourrait
être utile pour un feu de station-service, en plein air», estime Serge
Bailly.
La généralisation des appareils respiratoires a aussi
accru les risques liés à la chaleur. Avec les anciens casques
«américains» à large visière, l'avertissement par les oreilles
fonctionnait très bien. Dans les casques français «F1», cet indicateur
perd en efficacité. Au point que le constructeur Gallet propose
désormais des versions moins enveloppantes, «lobes au vent».
Le clip du SSA est visible sur: http://www.wideo.fr/video/iLyROoaftz0r.htmlSource : 24 Heures - LAURENT AUBERT
Le pompier vaudois n’a pas de cagoule, il sent le danger avec les oreilles
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