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Vidéo - Un clip tourné à Noël les montre en rappeurs sur le Net. Accueil retentissant.
«Ça va mousser avant Noël», avait lancé le commandant des sapeurs d'aviation, le 19 décembre au matin, en soulignant l'impatience de ses hommes à en découdre avec le nouvel avion d'exercice inauguré en grande pompe ce jour-là.
Le SSA touche son nouvel avion le 19 décembre 2006. © Steeve Iuncker-Gomez |
Ses hommes l'ont pris au mot: ils ont «mis le feu» au Boeing 737
dans la nuit suivant Noël. Un feu sans extinction, mais en musique.
Pour cet entraînement nocturne un peu particulier, une section complète
s'est prêtée au jeu.
Thème de l'intervention: «Fatal SSA» et
«Fous ta cagoule», inspiré du clip parodique de l'humoriste français
Michael Youn. Le résultat filmé se découvre depuis le 9 janvier sur
Internet. Soit 4 minutes 59 secondes de délire pompier d'une
originalité ébouriffante.
Tourné en six séquences dans autant de
lieux différents, le clip montre les soldats du tarmac «rapper» en
rythme sur l'aile du Boeing, se défouler dans le couloir du biréacteur
et entre les sièges passagers, mais aussi danser dans le poste de
commandement et la salle de musculature. Une chorégraphie simple et
efficace les montre ensuite descendre les perches, sauter sur la cabine
du véhicule Titan, le fleuron des engins d'intervention. La grande
alarme se vit, ici, sur le mode joyeux et décomplexé.
Elle a
retenti bien au-delà de nos frontières. Le site qui héberge le sujet
croule en effet sous les éloges. Hier vendredi, au plus fort du
plébiscite, plus de 13 000 internautes se disputaient son visionnement.
C'est beaucoup plus que la poignée d'invités qui, le 19 au matin, se
sont «gelé les grelots» comme dit la chanson, en écoutant le conseiller
d'Etat François Longchamp baptiser cet avion de ligne aux 90 000
heures de vol, un «vrai cadeau pour les pompiers».
Un cadeau à
300 000 francs connu désormais dans le monde entier. De Genève à
Montréal, en passant par Paris et Toulon, les casernes de sapeurs
saluent l'audace et la créativité de leurs confrères genevois. «Fallait
oser vous l'avez fait, c'est génial», écrit sur le Net un connaisseur
en oubliant de signaler son grade. Mais l'unanimité se vérifie à tous
les échelons de la hiérarchie uniformée.
Le commandant du SSA,
Luc Amiguet, qui a découvert la créativité de ses troupes comme tout le
monde, en allumant son écran d'ordinateur, ne peut que s'incliner
devant cette adhésion spontanée. «Les gars ont réalisé un super boulot.
Il est le reflet d'employés qui sont bien dans leur peau. C'est un
sacré coup de fraîcheur. Je préfère diriger des gens qui ont le sens de
l'humour que ceux qui travaillent en tirant la gueule.»
Une fois
partagé l'enthousiasme de ses pairs, le chef de la Division sécurité
avoue que cette tranche d'humour au scénario béton aurait pu se
satisfaire d'une «diffusion interne». Reste à savoir qui a pris
l'initiative d'ouvrir un compte sur le site hébergeur www.wideo.fr, le plus consulté du moment.
http://www.wideo.fr/video/
On peut se repasser le film dans tous les sens, à l'envers ou
au ralenti, il faut commencer par tirer un grand coup de chapeau à ceux
qui l'ont réalisé. Hier matin dans ce journal, à l'heure de la prise de
travail, quinze rédacteurs se sont agglutinés sur un écran trop petit
pour une séance de cinéma improvisée, avant de se séparer cinq minutes
plus tard dans un grand éclat de rire collectif. La bonne humeur ne les
a pas quittés de la journée. C'est rare et ça fait du bien.
Réputés
pour sauver des vies et jouer les concierges à tout faire dans la
ville, les pompiers donnent en plus du plaisir. Qui s'en plaindrait?
Cet humour contagieux ne remet pas en question le sérieux avec lequel
ils exercent chaque jour leur métier. L'histoire en resterait là si
l'humour et le sérieux, salués ici à leur juste valeur, avaient pris
soin de distinguer leur terrain d'expression. Mais c'est sur un site
aéroportuaire et non sur la scène d'une salle de quartier, un soir de
Sainte-Barbe, que les sapeurs d'aviation ont choisi de se payer un
délire anthologique.
En poussant la désobéissance jusqu'à la
publier à l'échelon planétaire, ils courent le risque d'un retour de
bâton sévère. Le premier, attendu, se lisait hier dans le silence
diplomatique de la direction de l'aéroport. Le second, plus
imprévisible, peut surgir dans les mauvais jours. Le rap du SSA est
désormais tombé dans le domaine public. Cette image-là ne leur
appartient plus: elle fera d'eux des charlots du tarmac si, demain, à
la faveur d'une intervention délicate, ils se retrouvent malgré eux
dans la rubrique des faits divers.
Voir la vidéo : http://www.wideo.fr/video/iLyROoaftz0r.html
(tm)
Pendant 3 minutes et 59 secondes, une dizaine d'hommes du Service de sécurité de l'aéroport (SSA) "rappent" dans les couloirs d'un avion, sur l'aile d'un boeing 737 destiné à leur entraînement ou encore dans une salle de musculation. Ils surgissent aussi d'un véhicule d'intervention. Les artistes improvisés apparaissent en uniforme.
La vidéo délirante a été mise en ligne le 9 janvier. Depuis elle cartonne et les éloges ne tarissent pas. A l'instar de Roger qui écrit samedi: "Trop classe, il y a des jaloux qui font pas partie de votre vidéo et qui vont pas apprécier. Moi je trouve ça génial!"
"J'ai bien rigolé", a indiqué le commandant du Service d'incendie et de secours (SIS), Raymond Wicky. Le fait que ses collègues de l'aéroport utilisent du matériel professionnel ne lui donne "pas d'état d'âme". Les hommes sont assez responsables pour ne pas prétériter les activités de service, a-t-il souligné. "Se détendre dans notre métier est indispensable".
L'éditorialiste de la "Tribune de Genève", qui a publié un article sur ce sujet, "tire un grand coup de chapeau à ceux qui ont réalisé la vidéo ". Mais en "poussant la désobéissance jusqu'à publier la vidéo à l'échelon planétaire, ils courent le risque d'un retour de bâton sévère". Affaire à suivre.
Source : ATSGenève : Les pompiers de l’aéroport s’offrent un succès mondial
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