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Neuchâtel NE : Non, les pompiers neuchâtelois ne sont pas les plus chers du pays

Proposé par : admin Le 08/11/2008 à 23:05

SuisseLa police du feu neuchâteloise serait l'une des plus chères de Suisse, selon deux députés au Grand Conseil. «Faux!», martèlent les villes de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds. Le conseiller communal Pierre-André Monnard, directeur de la Sécurité dans la Métropole horlogère, explique pourquoi leurs chiffres sont «aberrants». Mais queue de classement ou pas, les pompiers devront quand même économiser...




MESURES D'ÉCONOMIE Pierre-André Monnard estime qu’il ne faut pas remettre en cause les 1400 sapeurs- pompiers du canton. Mais économiser sur le matériel, surtout les véhicules. (ARCHIVES RICHARD LEUENBERGER)

Les députés au Grand Conseil Jean-Bernard Wälti et Olivier Haussener accusent la police du feu du canton d'être l'une des plus chères de Suisse (notre édition de jeudi). Selon vous, les chiffres qu'ils avancent sont faux. Pourquoi?

Pierre-André Monnard Les députés prétendent que la police du feu coûte 105 francs par habitant dans le canton, soit bien plus que la moyenne nationale, qui se situe à 77 francs. Mais ils oublient que les employés des SIS des Montagnes et du Littoral sont à la fois pompiers et ambulanciers! Ils effectuent d'ailleurs beaucoup plus de sorties en tant qu'ambulanciers que comme pompiers. En Suisse, nous sommes une exception. Quasi partout ailleurs, les sapeurs ne sont que pompiers! On ne peut donc pas comparer.

Les villes de Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds estiment que le véritable coût des pompiers s'élèverait à 65 francs par habitant. Ce service serait alors, en vérité, moins coûteux que la moyenne suisse?

Soixante-cinq francs, c'est effectivement le chiffre articulé. Mais je suis prudent par rapport à ces moyennes. Certains cantons diminuent leurs coûts grâce à la taxe d'exemption du service du feu. Ce qui est certain, c'est que quels que soient les chiffres, la police du feu du canton aurait effectivement un potentiel d'économies de 3,5 millions de francs. Je conteste donc le fait que nous soyons parmi les plus chers de Suisse, mais je ne conteste pas le fait que nos structures soient onéreuses, comme le souligne Jean Studer.

Selon vous, il est donc possible d'économiser sur la police du feu neuchâteloise?

Oui, ne serait-ce qu'en rationalisant le nombre très important de nos véhicules! Un comité de pilotage a été créé, dont je fais partie, et travaille à définir où il faudra économiser.

Vous reconnaissez que 123 véhicules du feu pour le canton, c'est trop?

Je pense que si on était raisonnable, avec une centaine de véhicules, on aurait largement de quoi voir venir! Le phénomène des 123 véhicules est facile à expliquer: aujourd'hui, la police du feu est du ressort communal. Si un commandant souhaite un camion et dispose d'un appui politique, il pourrait facilement obtenir son véhicule. Ce mode de faire a favorisé les commandes.

Les députés critiquent le fait que l'Ecap (Etablissement cantonal d'assurance et de prévention) vient de commander 13 véhicules supplémentaires. C'est donc du luxe?

Non, je ne pense pas. Il s'agit d'éléments à 160 000 francs destinés aux corps locaux ou régionaux. Selon l'analyse de l'Ecap, ces véhicules répondent à un besoin.

Il faudra probablement couper dans le parc à véhicules. Et en matière de personnel, les 1400 sapeurs pompiers du canton sont-ils indispensables?

Oui, et je ne remets pas en cause le personnel. Je pense que le potentiel d'économies se situe d'abord au niveau du matériel, ainsi qu'en développant davantage de synergies. On peut acheter du matériel ensemble, disposer d'un parc à véhicules commun, gérer une centrale téléphonique unique pour nos corps.

Et faire fusionner les casernes des Montagnes et du Littoral?

C'est impossible. Nous avons des temps d'interventions à respecter. En 15 à 20 minutes, il faut que les pompiers qui disposent de moyens lourds soient sur les lieux. Mais une collaboration accrue est envisageable.

A quand les premiers rabotages?

Nous avons demandé aux commandants du canton de réfléchir à une organisation optimale de notre service du feu. Faut-il continuer avec des corps régionaux, des centres de secours et des professionnels des SIS? Y a-t-il trop de corps dans le canton? Quel serait le nombre optimal? Je pense qu'il est important de maintenir des corps régionaux de volontaires. Mais il paraît judicieux que les gens du terrain s'expriment eux-mêmes.

Nous les entendrons courant décembre. Pour des économies qui pourraient intervenir en 2009 déjà. /VGI

VIRGINIE GIROUD



Une organisation de la compétence des communes

SIS
Le Littoral neuchâtelois et les Montagnes neuchâteloises sont dotés d'un SIS, Service d'incendie et de secours. Ils assurent à la fois la lutte contre le feu et le secours sanitaire. A Neuchâtel, le service englobe aussi le sauvetage sur le lac. A La Chaux-de-Fonds, il compte 44 professionnels. Le centre de secours de Neuchâtel occupe 49 professionnels. Les deux sites peuvent alarmer une soixantaine de volontaires chacun qui peuvent être engagés en cas de besoin de renforts. En matière de lutte contre le feu, le SIS des Montagnes assure la sécurité de La Chaux-de-Fonds, du Locle et des Brenets. Dans le même domaine, celui de Neuchâtel couvre les communes de Neuchâtel, Auvernier, Corcelles-Cormondrèche, Enges, Hauterive, Peseux, Saint-Blaise, Marin-Epagnier et Thielle-Wavre. Les deux SIS interviennent aussi selon les circonstances dans tout le canton et chez les voisins.

Littoral
Deux centres de secours - du Littoral Ouest à Cortaillod et de l'Entre-deux-Lacs au Landeron - sont en appui des corps de sapeurs-pompiers des communes. Ces corps ont notamment fusionné entre les localités de Boudry, Bevaix et Cortaillod (Vignoble), ainsi que celles de Gorgier, Saint-Aubin-Sauges et Vaumarcus (la Béroche).

Montagnes
Mis à part le SIS, deux corps de sapeurs-pompiers existent. Celui des Marais regroupe La Sagne, Les Ponts-de-Martel et Brot-Plamboz. Son pendant de la vallée de La Brévine englobe cette commune ainsi que La Chaux-du-Milieu et Le Cerneux-Péquignot. Les Planchettes disposent de leur propre service du feu.

Val-de-Travers
Le Vallon possède un centre de secours basé à Couvet et un corps de sapeurs-pompiers dans la même localité. Le service du feu de Brot-Dessous est rattaché au Val-de-Travers.

Val-de-Ruz
Le centre de secours du Val-de-Ruz est situé à Fontainemelon. Le district compte quatre autres corps, à savoir le service du feu d'Engollon-Fenin-Vilars-Saules-Savagnier, ceux du Val-de-Ruz Nord, du Val-de-Ruz et du feu du Val-de-Ruz Est. Précision utile: hormis les deux SIS, les centres de secours et les corps communaux ou intercommunaux sont formés de volontaires. /dad



Près de 6800 interventions pour les SIS

2007
Les SIS de Neuchâtel Centre et des Montagnes neuchâteloises sont intervenus à 6797 reprises en 2007, soit 3789 engagements pour le premier et 3008 pour le second. Le domaine sanitaire représente 78,9% du total. Sur le Littoral, 52 interventions ont concerné un engagement sur le lac.

Littoral En 2007, le SIS a été engagé pour 85 feux réels, 23 alarmes feu sans engagement, 172 alarmes automatiques sans suites et 120 inondations en tous genres. Le secours routier (désincarcération de véhicules après accident et fuite d'hydrocarbures) a été engagé à 117 reprises. Au total, y compris le secours sanitaire, il a été alarmé à 3789 reprises, soit une moyenne de 10,4 sorties par jour.

Montagnes Le SIS est intervenu à 3008 reprises au total en 2007, soit une moyenne de 8,2 sorties par jour. Les alarmes feu - automatiques sans suites et sans engagement comprises - ont été au nombre de 296, les inondations de 112, les interventions du secours routier (désincarcération, fuite d'hydrocarbures, etc.) de 80. La grande majorité des interventions ont eu lieu au Locle et à La Chaux-de-Fonds (2251, soit 71,7% du total). Le secteur sanitaire représente 77,4% du total. /dad



Pour Jean Studer, on pourrait économiser 3,5 millions de francs

Mercredi, devant le Grand Conseil, le conseiller d'Etat chef du département de la sécurité Jean Studer, estimait que le potentiel d'économie suite à une réorganisation de la police du feu neuchâteloise pourrait atteindre les 3,5 millions de francs (nos éditions de jeudi).

Source : L'Express/L'Impartial

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sars a écrit : le 09.11.2008 18:29:
07.11.2008 - Charles MICHEL, Boveresse
Les chiffres annoncés sont faux. Il comprend le coût des ambulances pour Neuchâtel, mais pas dans les autres cantons. Par ailleurs, plus du 90% des coûts des services du feu sont à charge des communes et de l'ECAP !?! Par quel miracle l'Etat pense économiser 3,5 mio. alors qu'il n'en dépense même pas un ? Si l'Etat veut faire des économies il faut étudier ce qui est à charge de l'Etat et pas des communes. Il est donc donné des fausses informations pour tromper qui ?