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Le détenu qui avait bouté le feu à sa cellule de la prison genevoise de Champ-Dollon est décédé des suites de ses blessures vendredi au CHUV à Lausanne. Un autre prisonnier, intoxiqué par la fumée, est également mort.
"J'ai appris le décès du deuxième prisonnier", a indiqué Fabrizio Bervini, le directeur adjoint de l'Office pénitentiaire (Ofpen). "Cette situation est vécue très durement par l'ensemble du personnel de Champ-Dollon", a-t-il poursuivi, car "garantir l'intégrité corporelle des prisonniers fait partie de notre mission".
Les autorités pénitentiaires ignorent pour l'heure comment le pyromane, un homme de 38 ans souffrant de graves troubles psychiques, a fait pour bouter le feu à sa cellule. "L'enquête judiciaire en cours n'a toujours pas livré de résultat", a indiqué M. Bervini.
Vendredi, lorsque les gardiens ont aperçu la fumée dégagée par les flammes, l'incendie avait déjà pris une très forte ampleur. Les cellules de la prison de Champ-Dollon ne sont pas équipées de capteurs d'alarme incendie.
"Il est clair que l'analyse technique de ce grave accident pose des questions qui seront étudiées de façon approfondie. Mais les solutions envisagées devront tenir compte des contraintes architecturales du bâtiment", a ajouté M. Bervini.
Le prisonnier intoxiqué par la fumée se trouvait dans une cellule au-dessus du foyer de l'incendie. Il s'agit d'un jeune homme de 26 ans incarcéré depuis août 2005 pour recel. Il a été transféré aux urgences des Hôpitaux universitaires de Genève, où il est décédé.
Actuellement, 458 détenus cohabitent à Champ-Dollon, alors que la prison préventive n'est prévue que pour en accueillir 270. Selon le directeur de l'établissement Laurent Beausoleil, le surpeuplement de Champ-Dollon n'a cependant aucun lien avec ce prisonnier qui a incendié sa cellule.
La victime de l'incendie était inculpée de vol et se trouvait en détention préventive depuis mai à Champ-Dollon. Même si elle souffrait de troubles psychiques, la justice n'avait pas prononcé une mesure d'internement à son égard. Depuis 1995, le pyromane défunt avait effectué treize séjours en prison.
Les incendies sont rares à Champ-Dollon. Le dernier cas grave remonte à 6 ou 7 ans, lorsqu'une femme avait mis le feu à sa cellule et s'était grièvement brûlée.
Source : ATS
Champ-Dollon (GE) : Les deux détenus sont décédés
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